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[ Politique ] Tribune libre (G.Sancey) |
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![]() Voleur by G.Sancey Brigantin
Le bloggueur-de-droite Authueil vient de prendre position quant au Parti Pirate (sans trop savoir lequel), dans un billet dont le titre résume son opinion : "Contre productif".
En réponse à S. Authueil
Suite à l’article paru ce Lundi 22 Juin sur le blog de Samuel Authueil, et relayé par Marianne, je me sens en devoir d’apporter des réponses à plusieurs points soulevés par celui-ci concernant le Parti Pirate. Dans cet article, M. Authueil, prenant connaissance de la création récente d’un Parti Pirate Français – non pas le Parti légitime, mais une récente formation issue du réseau social Facebook, exprime son « agacement» . A travers une vision grossière et caricaturale du mouvement dans son ensemble, il mets en doute le bien-fondé d’une telle formation politique ; « on ne crée par un parti politique pour la simple défense d’intérêts particuliers« . Puis il critique le choix du terme « pirate» : « Ce groupuscule joue clairement le jeu de l’industrie culturelle, en acceptant de jouer selon ses règles. [...] Dans la bataille de la communication, ce parti des pirates est un allié objectif des industries culturelles. Ils tirent clairement contre leur camp.» Enfin, il termine son billet en mettant en doute nos compétences dans les domaines que nous souhaitons défendre, arguant que l’Hadopi serait une loi enterrée : « une fois de plus, ce sont des gens qui n’y connaissent pas grand chose au sujet qui se lancent sur le devant de la scène. La problématique Hadopi, c’est déjà fini ! [...] Les industries culturelles opèrent une retraite en bon ordre avec un nouveau texte avant tout destiné à sauver la face.«
M. Authueil, vous n’avez fait aucun effort pour vous renseigner sur le parti pirate, sur ce qu’il défend, ce qu’il est, ce qu’il revendique et ce qu’il propose. Si vous aviez fait cet effort, ce n’est pas sur le Parti Pirate Français né récemment sur Facebook que vous seriez tombé, mais sur un Parti Pirate qui existe depuis 3 ans, et qui est affilié au Parti Pirate international. Nous regrettons donc que vous réagissiez plus aisément au « buzz» actuel qu’à notre travail de fond, un travail que vous auriez découvert en entrant simplement les termes « parti pirate» dans un moteur de recherche. Mais vous avez préféré réagir à chaud à un quelconque article, sans procéder à la moindre vérification ni faire le moindre effort pour trouver matière à forger, ni a justifier votre opinion – voila, moi, ce qui m’agace. Cela dit, puisque malgré cela vous avez fait l’effort de vous exprimer, je ferais pour ma part l’effort de vous répondre. Non, nous ne défendons pas un intérêt particulier, lorsque nous parlons de l’accès égal et gratuit pour tous à la culture, à la connaissance et à l’information ; lorsque nous souhaitons défendre le droit à la vie privée de chaque citoyen, ou encore lorsque nous souhaitons abolir les brevets sur le vivant, et, plus généralement, remettre à plat le code de la propriété intellectuellle. Ce sont les intérêts communs que nous entendons défendre. Et ce sont ces propositions-la qui nous rassemblent, car en tant que citoyens, ce sont ces sujets qui nous préoccupent en premier lieu. Ils sont, à mes yeux, les sujets qui conditionneront un exercice démocratique juste, et qui nous rapprochent d’une société moderne qui tire parti au mieux des progrès qui sont à sa portée. Plutôt que de déplorer que ces questions n’apparaissent jamais sur la scène politique, nous prétendons agir pour les y porter, c’est à mes yeux ce qu’on peut attendre de citoyens avisés. Si, comme nous le confirme à chaque instant l’actualité, ces préoccupations trouvent un écho favorable parmi les citoyens de ce pays, cela prouve bien à ceux qui en doutent l’importance de notre démarche, et l’urgence de débattre de ces sujets essentiels. Le choix du terme « pirate» semble aussi vous poser souci. Mais si ce nom, hérité du parti Suédois, vous choque, ce n’est pas à nous qu’il faut vous en plaindre. Nous n’en avons pas la paternité. C’est par ce mot, comme vous le savez, que les lobbies de l’industrie culturelle ont souhaité nous criminaliser. Hé bien soit ; c’est avec ce même mot que nous porterons nos idées, et que nous leur rappelleront l’erreur qu’ils ont commise en cherchant à nous assimiler à des criminels. Cela dit, j’accorde plus d’importance aux idées défendues par un parti politique qu’à son nom, comme je n’ai jamais choisi mes lectures en jugeant la couverture d’un livre. Enfin, vous nous accusez de n’y rien connaitre… Pour, dans la phrase suivante, proclamer qu’Hadopi serait enterré. Il n’en est rien. La loi est passée, le volet répressif qu’il est question d’y adosser, suite à la décision du Conseil Constitutionnel, ressemble à tout sauf un « repli en bon ordre» des industriels de la culture. L’ordonnance pénale annoncée pour que la coupure de connexion à Internet soit prononcée par un juge, (et qui fait l’objet d’un article sur ce blog) ainsi que l’amende de 1.500 € dont il est question, ne me laissent pas le goût d’une question achevée. Les propos du Président de la République, qui affirme vouloir aller jusqu’au bout, ne me font pas l’effet d’un repli en bon ordre. Tout cela ne présage pas, comme vous le supposez, de l’avènement de la licence globale, qui n’est elle-même qu’une part des réponses à apporter à un problème qui, actuellement, est bien plus profond que vous ne souhaitez l’admettre. Ce problème mérite un débat que l’on nous refuse, nous opposant comme vous le faites une fin de non recevoir. Et dans toute notre « méconnaissance» du sujet, nous souhaitons aussi faire le point sur la taxe sur la copie privée, que nous payons tous sans plus savoir pourquoi. Enfin la loi LOPPSI nous concernera également, et à humer le climat actuel, je pense que de nombreux combats nous attendent encore pour faire valoir notre point de vue. Comme vous le voyez, nous n’y connaissons rien ; mais comme nous avons la fâcheuse habitude de nous renseigner avant d’émettre un avis, nous progressons, ceci malgré les jugements réducteurs et simplistes dont nous faisons parfois l’objet.
le 24/06/2009 |
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[ Quotidien ] Yakafokon! |
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![]() blablabla by Imhirion Flickr Il y a des jours comme ça.
le 22/06/2009 |
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[ Quotidien ] Jeunes pirates à l'abordage! |
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![]() Logo Jeunes Pirates Tout comme nos éminents confrères de Suède ou d'Allemagne, nous sommes aujourd'hui heureux de vous présenter la branche du Parti Pirate destinée aux jeunes.
le 22/06/2009 |
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[ Radio Pirate ] La playlist du solstice |
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[ Quotidien ] Jean-Pierre Brard répond au Parti Pirate |
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JP Brard Député Brard
A l'occasion des débats de l'Assemblée nationale sur la loi Création et Internet, nous avions contacté le député du groupe Gauche Démocrate et républicaine, Jean-Pierre Brard que beaucoup d'internautes ont découvert lors de ces mêmes débats, où il s'est opposé vigoureusement et avec une éloquence rare au projet de loi.
Interview Vous avez dit lors des débats sur la loi Création et Internet : Monsieur Sarkozy paye ses dettes. De quelles dettes s’agit-il ? Tout comme il a décidé de supprimer la publicité sur les chaînes publiques pour faire plaisir à son ami Martin Bouygues, Sarkozy tenait à faire adopter cette loi, coûte que coûte, pour satisfaire l’appétit financier des majors du disque et du cinéma. En se cachant derrière le paravent de la défense des artistes et du droit d’auteur, le Président de la République veut encore privilégier ceux, qui dans l’industrie du divertissement, ont intérêt à faire main basse sur le potentiel économique d’Internet pour leur propre bénéfice, au détriment des libertés individuelles. La possibilité que des formes alternatives de diffusion culturelle puissent s’épanouir sur Internet est totalement étrangère à Nicolas Sarkozy et ses amis, capitaines d’industrie. Vous avez évoqué le centre de rétention électronique. Pouvez-vous développer ? Cette loi prévoyait de mettre en place une « riposte graduée », c'est à dire des sanctions croissantes, non pas sur la base d'un « délit » de téléchargement illégal, mais pour défaut de sécurisation de la ligne. Malgré les arguments techniques qui ont pu être développés par tous les députés opposés à cette loi, le gouvernement a refusé d'entendre une vérité incontestable: en l'état actuel, il est impossible pour la majorité des citoyens de sécuriser suffisamment leur ligne contre les techniques de piratage. En conséquence, les internautes incriminés, innocents pour la plupart, auraient eu leur connexion coupée administrativement pour une période pouvant aller jusqu'à un an, en continuant de payer leur abonnement. On sait pourtant que les conséquences d'une telle décision peuvent être très lourdes à supporter pour toute une famille, privée d'Internet, privée d'un accès essentiel à la culture et à l'information, voire d'un outil de travail indispensable. Cette punition est inacceptable dans notre société ou tant d'activités quotidiennes et professionnelles nécessitent un accès à Internet. La coupure est une sanction disproportionnée entraine une forme de mort sociale électronique, avec des conséquences graves : C’est une forme d’enfermement, car cela entrainerait une exclusion du droit fondamental à la communication. C’est être relégué, enfermé, maintenu en dehors du champ de la communication moderne. C’est un déni du droit d’expression et du droit à l’information. Vous avez dénoncé l’affaire des magnétoscopes Sony/ Universal, de quelle affaire s’agit-il ? « En 1976, soit l’année suivant le lancement du magnétoscope Betamax par Sony, Universal City Studios et Walt Disney Company engageaient une action contre Sony afin d’obtenir le bannissement de cet instrument de piratage. Une première décision, rendue en 1979, fut défavorable aux studios, le tribunal ayant jugé licite l’usage du magnétoscope à des fins d’enregistrement non commercial. Les studios firent appel et obtinrent le renversement de ce jugement en 1981. Sony porta alors l’affaire devant la Cour suprême des États-Unis d’Amérique. Dans un arrêt qui fait jurisprudence, rendu en 1984, la Cour suprême statua que le fait d’enregistrer des émissions de télévision chez soi dans le but de les visionner à un autre moment (“à des fins d’adaptation d’horaire”) constituait un usage loyal(1). ». Le parlement européen vient de valider, lors de la commission ITRE (industrie, recherche et énergie) l’amendement 46 qui n’autorise la coupure d’accès Internet qu’avec une intervention judiciaire. Quelles mesures l’Europe peut-elle prendre afin de faire respecter sa décision de considérer l’accès Internet comme un droit fondamental ? Le Conseil constitutionnel a reconnu que l’accès internet est un élément constitutif du droit à l’expression et à la communication. Si cela n’avait pas été le cas, il existe ce qu’on appelle des actions en manquement, engagées par Bruxelles devant la cour de justice des communautés européennes, pour non conformité du droit national avec le droit européen. C’est une des possibilités. Nous aurions pu aussi avoir recours au Conseil d’Etat français, comme il avait été fait avec la « directive oiseaux(2) » par exemple. La ministre de la Culture, Christine Albanel, revendiquait la liste de 10 000 artistes-signataires du projet Hadopi dont on sait aujourd’hui qu’elle est mensongère (le personnel des maisons de disques, de la Sacem etc. ont été mis à contribution, certains artistes n’existent pas). Le public ne comprend cependant pas pourquoi, certains artistes, certains chanteurs, cinéastes ont validé un projet qui criminalise leur public ? Les artistes ont-ils signé un blanc-seing, ont-ils été dupés ? Je pense que la plupart des artistes qui ont signé cette pétition ou ont soutenu la loi ne l’ont pas lue et ont soutenu le gouvernement parce qu’ils s’inquiètent légitimement de l’avenir de leur métier, et plus largement de l’avenir de la création en France. Hadopi est une mauvaise réponse à un vrai problème : les difficultés croissantes pour les artistes à diffuser leurs œuvres et à vivre correctement des fruits de leur travail. Mais rendre le téléchargement responsable de tous leurs maux est une erreur. La baisse des ventes de CD n’est pas liée au téléchargement, contrairement à ce qu’a dit Madame la ministre, mais plutôt aux prix de vente, bien trop élevés. Et les modalités de redistribution des recettes posent problème. Sur la vente d’un CD l’artiste-interprète ne touche, au mieux et c’est seulement le cas pour les grandes stars, que 10% de la vente. Sur un fichier téléchargé d'une valeur de 0,99 euro, une somme de 0,60 euro revient à la maison de disque, 0,05 à l'artiste et 0,07 à la SACEM. C’est ce système qu’il faut changer. Rappelons que cette loi ne rapportera pas un centime de plus aux artistes. C’est cela le vrai manque auquel il fallait s’attaquer. Encore une fois, ce sont les artistes méconnus, qui ne sont pas produits par de grands labels, qui en font le plus les frais. Il faut s’interroger sur un nouveau système innovant de collecte et de répartition des recettes qui permettrait de financer plus largement la création. Pourquoi pas en proposant une sorte de licence globale et en taxant les recettes publicitaires des fournisseurs d’accès qui ont largement profité de la manne financière issue du téléchargement ? C’est en proposant du très haut débit illimité qu’ils ont considérablement augmenté le nombre de leurs abonnés. Que pensez du surréférencement/déréférencement de sites par le gouvernement avec l’amendement Riester ? Y aurait-il un label de pouvoir, un internet étatique se profile ? Cet amendement a finalement été abandonné. Il impliquait, en effet, de distinguer, par les classements sur les moteurs de recherche, des sites considérés par l’Hadopi comme légaux. Finalement, c’est une autre proposition qui a été adoptée, celle d’un portail public gouvernemental qui recenserait les sites qui proposent du téléchargement légal. Cependant, on peut se demander si ce portail indiquera également les plateformes qui permettent de télécharger de la musique dite « libre », ou s’il se contentera d’être un catalogue commercial. Lors de l’examen de la loi DADVSI, le gouvernement s’était engagé sur la création d’un site de téléchargement public des œuvres qui ne sont plus soumises au droit d’auteur. Pour l’instant rien n’a été fait. Le gouvernement, comme beaucoup d’administrations françaises, a adopté le logiciel libre et Hadopi, par sa non-opérabilité, va en plus pénaliser les utilisateurs de ces logiciels. Quelle cohérence dans tout cela ? Aucune ! Comme dans le reste de cette loi ! Une précision cependant : les administrations françaises sont parfois équipées de logiciels libres, mais qui ne sont pas tout à fait utilisés comme tels, car placés sous le contrôle d’un administrateur unique. La non-interopérabilité, en effet, pose un vrai problème pour le secteur du logiciel libre. Mais je ne crois pas que ce soit cela qui ait intéressé le gouvernement et l’UMP dans cette affaire. Le secteur du logiciel libre, qui est en pleine expansion, et repose sur des principes innovants et plus justes, n’est pas assujetti aux diktats de Microsoft et autres. Il fallait surtout satisfaire les majors, quitte à sacrifier la cohérence et l’applicabilité de cette loi absurde et liberticide. On a beaucoup entendu Nicolas Sarkozy, Frédéric Lefèbvre ou Nadine Morano réduire l’outil internet à un repaire de pédophiles, de terroristes et de pilleurs. Doit-on y voir de la méconnaissance ou une technique de communication plus subtile, visant à criminaliser un média irrévérencieux qu’ils ne contrôlent pas ? Cette loi est-elle à mettre en parallèle avec la tentative de mainmise sur l’AFP, la fragilisation de la protection des sources journalistiques (affaire rue 89/France3/off Sarkozy, garde à vue de Vittorio de Filipis, directeur de la publication à Libération) ? Oui, c’est possible. D’autant plus, qu’après le vote très controversé de la loi sur l’audiovisuel public, puis d’Hadopi, la réforme du règlement de l'Assemblée nationale a été adoptée. Avec ce nouveau règlement, les possibilités d'expression de l’opposition sont considérablement réduites et le temps de parole des députés strictement limité. Ces trois projets, que les députés du groupe GDR ont farouchement combattus, sont l'expression du bâillon voulu par Nicolas Sarkozy pour la représentation nationale. Après s’être arrogé le droit de nommer et de révoquer les présidents de chaînes de l’audiovisuel public, le Président a exigé, par l’intermédiaire de son porte-voix zélé, Jean-François Copé président du groupe UMP à l’Assemblée, que les députés de la majorité votent le texte sur Internet alors que beaucoup se sont élevés, y compris dans les rangs UMP, contre le caractère répressif et liberticide de cette loi. Vous avez raison : après la télévision, le président veut également contrôler Internet ! Enfin, il ne faut pas oublier que le statut des journalistes a également été mis a mal avec l’adoption de la loi sur internet. Désormais leurs productions n’appartiennent plus seulement à l’organe de presse pour lequel ils travaillent mais également la société qui le détient, comme celle de M. Dassault par exemple. Les journalistes sont expropriés de leur création professionnelle. Ce projet de loi a donné lieu à un véritable tollé parmi les collectifs de défense des libertés civiques. De nombreux arguments ont été soulevés, de nombreux débats ont eu lieu, on a même pu entendre ici et là des mots d’ordre de désobéissance civile ; pas plus qu’en 2006 avec le vote de la loi DADVSI, rien de tout cela n’a influé sur la décision législative. Quel rôle y a-t-il à jouer, selon vous, pour le milieu associatif et citoyen face à un gouvernement qui ignore ses préoccupations ? Heureusement que le Conseil constitutionnel a tranché dans le bon sens. Toutefois, le rôle des opposants à cette loi a été fondamental dans cette bataille. Quand j’ai fait appel dans l’hémicycle aux internautes, ceux-ci ont répondu « présents » immédiatement. Nous avons reçu des centaines de mails de soutien, mais aussi de l’aide pour les arguments techniques et même juridiques. C’était une première d’avoir ce dialogue direct et instantané avec les citoyens pour contrer le projet du gouvernement. Puis les associations se sont structurées, dans une sorte de front uni, qui a permis de constituer un cortège dans la manifestation du premier mai. La suite promet d’être intéressante avec les assises « création, public et d’internet » qui auront lieu à la rentrée. Cela permettra d’avoir enfin un débat pluraliste et cohérent sur ces questions. Le combat n’est pas fini, la LOPPSI 2 (loi d’orientation et de programmation pour la sécurité intérieure) devrait venir en discussion à la rentrée et il nous faudra, cette fois encore, être très vigilants et combatifs. Telle qu’elle est formulée, la loi dite « création et internet », met en demeure le titulaire d’une connexion internet de prouver s’il est accusé d’une violation du droit d’auteur, la preuve de sa non-responsabilité. Cette disposition est-elle de nature à remettre en cause, d’un point de vue juridique ou moral, certains fondements de la Justice en France ? En concevez-vous de l’inquiétude pour l’avenir ? Les modalités de sanctions, qui devaient intervenir à l’issue du processus de riposte graduée, inversaient la charge de la preuve et instituaient la présomption de culpabilité. Cette loi établissait une justice d’exception qui permettait la surveillance puis la coupure de la connexion internet, ce que le Conseil constitutionnel a refusé. Les personnes n’auraient eu aucun moyen de se défendre avant la décision de sanction. En condamnant sans procès, ce gouvernement remettait en cause le rôle du juge et mettait en péril la séparation des pouvoirs entre exécutif et judiciaire. Cette loi est, de plus, inadaptée aux évolutions des nouvelles technologies numériques. Seuls les internautes peu expérimentés ou ceux dont les ordinateurs sont piratés auraient été sanctionnés, sans pouvoir se défendre. La décision de coupure de l’accès internet, disproportionnée par rapport à l’objectif de satisfaire des majors qui font déjà d’énormes profits (plus de 400 millions d’euros de bénéfice en 2008 pour Universal), aurait pu s’appliquer donc à l’ensemble d’une famille si l’un de ses membres avait procédé à du téléchargement. Une peine collective, en somme, contraire aux principes de notre droit. Le gouvernement sert en fait les intérêts privés de quelques-uns uns et ouvre la voie au contrôle d’internet. Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'État à la prospective et au développement de l’économie numérique était totalement absente des débats. Pourquoi d’après vous ? La ministre de la culture était en service commandé. Cette loi devait être adoptée telle quelle. C’est le message que Nicolas Sarkozy a fait passer aux ministres, et aux députés par l’intermédiaire de Jean-François Copé. La compétence de Nathalie Kosciusko-Morizet porte notamment sur les aspects techniques d’internet, et vous aurez remarqué que tout ce qui concernait la faisabilité ou l’efficacité de cette loi, par rapport aux modes de fonctionnement du numérique, a été totalement évacué des débats. La totale ignorance de madame la ministre de la culture sur ces questions était d’ailleurs flagrante. Je ne connais pas la position personnelle de la secrétaire d'État sur cette loi, mais quoi qu’il en soit il n’y a avait pas de place pour le débat contradictoire : la décision avait été prise lors des accords de l’Élysée entre certains fournisseurs d’accès internet et les majors du disque et du cinéma. La messe avait déjà été dite. Le Conseil constitutionnel vient de réduire à néant le principe même de la riposte graduée. C’est une belle victoire. L’Europe a-t-elle pesé dans les décisions ? Le Conseil constitutionnel n’avait pas besoin de qui que ce soit pour constater les manquements et les abus de cette loi : inverser la charge de la preuve et condamner sans juge et sans procès, cela ne pouvait qu’être censuré. Bien avant de signer la saisine, avec les groupes GDR et SRC, nous avions alerté le gouvernement sur la non-constitutionnalité de ce texte. Des professeurs de droit constitutionnel s’étaient également rangés à cet avis. Les problèmes que posait cette loi étaient tellement graves que le Conseil n’aurait pu avoir une autre attitude. C’est surtout le rapport de force, le front commun parlementaires, internautes, associations qui a fait de ce débat un vrai combat politique pour les libertés individuelles, et que le Conseil a validé en quelque sorte. Cependant, le vote du Parlement européen est venu en appui de nos arguments, notamment en ce qui concerne la reconnaissance de l’accès internet comme constitutif du droit fondamental à l’expression et à la communication, qui a également été reconnu par le Conseil constitutionnel. On peut dire qu’une des décisions les plus importantes du Conseil depuis une dizaine d’années. Le gouvernement s’obstine et l’Élysée a annoncé que la loi serait promulguée et complétée. Que penser de cette attitude ? Le gouvernement poursuit son but : servir les majors. Nous poursuivons le nôtre : nous battre pour qu’aucune disposition liberticide ne vienne encore se glisser dans le texte et continuer à parler de la rémunération des artistes et des créateurs, faute de quoi cette loi est une coquille vide. Il faut taxer les fournisseurs d’accès internet pour rémunérer la création. Il faut instituer une forme de licence globale qui permettra aux internautes, pour un prix modique, d’avoir accès à la culture mais également de soutenir directement des artistes sans qu’ils aient besoin de signer avec des majors. Nous avons l’opportunité d’inventer de nouvelles façons de financer la culture, grâce aux formidables potentialités qu’offre Internet, et nous allons nous en saisir. Il faut donner à chacun les moyens de s’approprier ce nouvel outil de diffusion et de création. Comment accueillez-vous le futur débat sur LOPPSI 2 ? Nous ne savons pas encore exactement ce qu’il y aura dans cette loi mais nous devons rester très vigilants face aux risques d’atteintes aux libertés. Le front commun internautes/ parlementaires a très bien fonctionné pour Hadopi. Les internautes nous ont apporté des informations et un appui technique inestimable. J’espère que cela ira de même pour la LOPPSI (1)http://www.wipo.int/wipo_magazine/fr/pdf/2006/wipo_pub_121_2006_06.pdf Vidéos
le 20/06/2009 |
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